Un automobiliste averti, casque en main, hésite devant une moto rutilante : peut-il vraiment troquer son volant contre un guidon sans tout recommencer à zéro ? Beaucoup l’ignorent, mais détenir le permis B n’ouvre pas seulement la porte aux voitures.
Avant de rêver d’évasion à moto avec un simple permis B, il faut savoir trier le fantasme de la réalité. Le permis B, sésame de l’automobiliste, fait briller les yeux de bien des conducteurs tentés par le deux-roues. Mais la règle du jeu est sans détour : il est impossible d’enfourcher une « vraie » moto avec ce seul titre en poche. Seuls les scooters ou motos légères – jusqu’à 125 cm³ et 15 chevaux – se laissent apprivoiser, et encore, à condition de respecter deux exigences : avoir le permis B depuis deux ans minimum et suivre une formation pratique de 7 heures. Ce passe-droit ne concerne pas les grosses cylindrées ni les motos de catégorie A2.
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- Le permis B, sésame pour la voiture, fait rêver plus d’un automobiliste tenté par l’univers du deux-roues. Mais la réalité française est claire : impossible de piloter une vraie moto avec ce seul permis en poche. Seuls les scooters ou deux-roues légers (jusqu’à 125 cm³ et 15 ch) deviennent accessibles, à condition de respecter deux critères : détenir le permis B depuis au moins 2 ans et suivre une formation pratique de 7 heures. Cette passerelle ne concerne ni les grosses cylindrées ni les motos de la catégorie A2.
Pour aller plus loin et goûter à la liberté d’une moto jusqu’à 35 kW (47,5 ch) – le permis A2 – il faut passer à la vitesse supérieure : formation complète et examen, théorie comme pratique, sont imposés, quel que soit le passé d’automobiliste. Aucun raccourci n’est prévu : le permis B ne vous dispense d’aucune étape.
Petit panorama des catégories et des véhicules accessibles :
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Catégorie | Véhicule accessible | Conditions |
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Permis B | Scooter, moto légère (≤125 cm³, ≤15 ch), scooter 3 roues (≤15 kW) | 2 ans de permis, formation 7h obligatoire |
Permis A2 | Moto (≤35 kW, ≤0,2 kW/kg) | À partir de 18 ans, examen complet |
Permis A1 | Moto légère (≤125 cm³, ≤11 kW) | À partir de 16 ans, examen spécifique |
Permis AM | Deux-roues (<50 cm³) | À partir de 14 ans, formation adaptée |
La formation 125 ne donne jamais accès à la catégorie supérieure. Pour ceux qui lorgnent vers le permis A (toutes motos), la passerelle existe : après deux ans de permis A2, une formation de 7 heures suffit, sans nouvel examen. Chaque étape possède ses règles : aucun passe-droit, mais un itinéraire balisé pour chaque permis deux-roues en France.
Pour prétendre au permis A2 avec un permis B en poche, il faut repartir de la base. La moto-école devient passage obligé : apprendre à manier la moto, appréhender sa maniabilité, se forger de nouveaux réflexes. Pas d’équivalence : le permis B ne permet aucune dérogation pour obtenir l’A2.
Constituer son dossier d’inscription nécessite :
- une pièce d’identité valide ;
- un justificatif de domicile ;
- une photo-signature numérique, à réaliser en cabine agréée ou chez un professionnel habilité.
À noter : l’ASSR ou l’ASR ne sont plus demandées après 21 ans.
Depuis mars 2020, la nouvelle épreuve théorique moto (ETM) est un passage obligé pour tous, automobilistes compris. Ce code moto spécifique regroupe 40 questions, dont il faut répondre correctement à 35. L’ETM reste valable cinq ans : impossible de faire l’impasse, même pour les plus aguerris.
Une fois le dossier accepté (via l’ANTS ou avec l’aide d’une moto-école), la formation pratique démarre. C’est la seule vraie passerelle entre l’univers auto et la conduite moto.
Ce qui change lors de la formation et de l’examen pour les titulaires du permis B
Posséder le permis B ne vous offrira aucun raccourci lors de la formation A2 : le parcours reste inchangé, sans la moindre faveur. Vingt heures de conduite sont requises : 8 sur plateau, 12 en circulation. Seuls ceux qui détiennent déjà le permis A1 bénéficient d’une réduction à 15 heures. Les automobilistes espérant un traitement de faveur se retrouvent donc sur la ligne de départ, à égalité avec les novices.
L’épreuve du plateau ouvre le bal : il s’agit de dompter la moto, moteur éteint ou à basse vitesse. Slaloms, freinages d’urgence, évitements : autant de tests qui réclament précision et sang-froid. Une expérience nouvelle pour ceux habitués au confort du volant. Vient ensuite la circulation : là, tout change. Il faut anticiper, réagir, s’adapter à la vulnérabilité du deux-roues. Oubliez les automatismes de l’auto : équilibre, visibilité et réflexes prennent le dessus.
Depuis mars 2020, le passage à l’épreuve théorique moto (ETM) est devenu la règle. Le code auto ne suffit plus : place à 40 questions taillées pour la moto, de la gestion du regard à l’influence du gabarit sur la trajectoire. L’ETM reste valable 5 ans, laissant du temps pour repasser l’examen pratique si besoin. En cas d’échec, il faut attendre deux jours pour retenter sa chance. Le résultat s’obtient via le CEPC, valable quatre mois, le temps de recevoir le précieux papier rose.
Conseils pratiques pour réussir sa transition vers la conduite moto
Changer de volant pour un guidon, c’est tout un art. L’anticipation ne s’exerce plus de la même façon, la gestion du regard devient un réflexe vital, la lecture du trafic se réapprend. Dès les premiers tours de roue, travaillez la maniabilité à basse vitesse : c’est la clé du plateau, là où tout se joue sur quelques mètres, loin du confort de la voiture.
Côté équipement, le débat n’a pas lieu d’être : casque homologué, gants certifiés CE, gilet de sécurité, plaques et éclairage conforme, tout doit être impeccable. Un simple contrôle peut vite tourner à l’amende, même en pleine période d’apprentissage.
- Pensez à la période probatoire : six points au départ, passage à douze au bout de trois ans sans infraction. La prudence s’impose, surtout sur les premiers kilomètres, que ce soit en ville (50 km/h) ou hors agglomération (80 km/h).
- Le prix moyen du permis A2 oscille autour de 1 000 €, avec des variations marquées : 572 € dans le Rhône, jusqu’à 1 101 € en Loire-Atlantique. Si vous avez entre 15 et 25 ans, renseignez-vous sur le permis à 1 euro par jour proposé par de nombreuses moto-écoles.
Pour débuter, mieux vaut choisir une machine adaptée : Honda CMX Rebel, CB 750, Kawasaki Z650, Yamaha MT-07, 700 Ténéré ou Suzuki SV650. Leur prise en main rassure, leur puissance correspond exactement aux limites du permis A2 (35 kW maximum, rapport puissance/poids ≤ 0,2 kW/kg).
Le permis moto offre quinze ans de validité en France. Sur la route, l’expérience s’accumule, la vigilance se façonne : chaque trajet, chaque erreur, chaque frisson affûte le sens du danger et transforme la conduite en art subtil. La route n’attend que vous, à condition d’en respecter les codes.